LE GANG DES MEGERES INAPPRIVOISEES de Tom Sharpe**

11 septembre 2012

LE GANG DES MEGERES INAPPRIVOISEES de Tom Sharpe**

C’est une sorte de tradition chez les Grope : depuis des générations, les femmes, toutes laides, kidnappent des hommes dans leur forteresse et les obligent à les épouser avant de les dominer. La méthode est peu scrupuleuse mais redoutable. Jusqu’à ce que Bélinda, la tante de Esmond Burnes décide de kidnapper ce dernier pour lui offrir une nouvelle vie, autre que l’amour étouffant d’une mère et la haine d’un père prêt à le tuer. Le destin des Grope prendra alors une autre mesure…

Tom Sharpe, reconnu depuis l’écriture de Wilt 1, a reçu en 1986 le Grand Prix de l’humour noir pour l’ensemble de son œuvre.

Chouette, un livre un peu féministe ! Avec un peu de chance, ce livre reflètera l’image de la femme moderne capable d’assumer pleinement maris et enfants, de porter la culotte, de fonder une famille et de mettre fin à la soumission éternelle dans le foyer. Comme un coup de grâce rendu à la gente féminine…

Pas du tout ! Je ne me suis pas une seconde reconnue dans l’humour de Tom Sharpe, si tant est qu’il y en avait… Dans cette histoire, on dépeint un portrait triste et atroce des femmes, prêtes à tout pour fonder une famille et martyriser les hommes, puisque c’est de cela dont il est question. Point d’amour, que de sauvageries, les femmes deviennent des êtres sans cœur et cela en est presque insultant. Si l’homme se retrouve encore au rang de victime, c’est plus le sort des femmes à qui on ne laisse d’autre choix que la soumission ou la barbarie, qui étonne.

De plus, j’ai trouvé le roman assez mal écrit. Si l’on se surprend à rentrer de plus en plus dans l’intrigue (parce que les débuts sont laborieux), on a souvent l’impression de justifications inutiles de la part de l’auteur. Ainsi, quand les policiers mènent une enquête, les suspect débitent un tas de détails que l’on connaît déjà, comme une pièce mal jouée par ses comédiens ou comme si l’auteur doutait que l’on se souvienne de certains éléments. A noter que c’est assez désagréable !

Et que dire de la fin qui arrive comme un cheveu sur la soupe et laisse planer un parfum d’inachevé… Final bâclé ou effet de surprise raté, là encore on se dit que Tom Sharpe a opté pour la facilité, laissant le lecteur dans l’incompréhension. Pourquoi TOUT ce livre pour en arriver là ? N’avait-il aucune autre idée pour clore l’histoire ? Parce que moi j’en aurais vu moult autres… Dommage, puisqu’une bonne fin, cohérente et plus surprenante aurait donné du relief à ce livre. Au final, la femme n’étant visiblement pas prête à dominer l’homme, Tom Sharpe décide de la ranger dans la case Soumission. C’est nul !

Aux éditions 10/18
219 pages
Première parution en 2009

Un extrait : « Au moment où la vieille Ford atteignit le sommet d’une longue descente, le ciel commençait à s’éclaircir à l’est et l’aube était sur le point de se lever. Belinda coupa le moteur et resta immobile, attendant de pouvoir distinguer le paysage à ses pieds. Il était aussi morne qu’à l’époque de ses vacances scolaires. Dans ce temps là, elle avait été heureuse et une bouffée de ce bonheur la submergea. Rien n’avait changé. Au loin, Grope Hall émergeait de la pénombre. A sa façon, elle rentrait chez elle. »

Posté par Colinettee à 22:59 - Commentaires […] - Permalien [#]

Tags: Tom Sharpe, Le gang des mégères inapprivoisées