BOOMERANG de Tatiana De Rosnay****

Antoine et Mélanie, alors que chacune de leur vie semble chaotique, partent ensemble sur le lieu de leurs vacances quand ils étaient enfants juste pour le souvenir, juste pour voir, juste pour prendre l’air. Seulement, le retour du boomerang fait toujours mal. Sur la route du retour, alors que Mélanie conduit, elle se souvient d’une histoire à propos de leur mère, disparue quand ils étaient petits. Elle s’apprête à révéler le secret quand la voiture quitte la route. Pendant la rééducation de Mélanie, Antoine perd patience et tente de connaître la vraie vie de sa Maman.

Tatiana de Rosnay est écrivain, scénariste et journaliste. Elle a écrit son premier roman à l’âge de 10 ans dans un cahier d’école. Elle a très vite compris qu’elle ferait de l’écriture, sa vie.

Je suis faible. Je sais. Je tourne en boucle sur Foenkinos et De Rosnay. Qu’est ce que j’y peux moi s’ils écrivent de superbes bouquins ?

Bon. Soyons honnêtes. Durant cette lecture, je n’ai pas tout trouvé fantastique. Le début, d’abord. J’ai eu du mal à m’y mettre. Je trouvais ça long, ça n’avançait pas. C’était assez statique. Et il y a eu l’accident. Tout se débloque. La peur, l’angoisse, le souvenir et des vies débridées. J’aime ça quand les gens n’ont pas des vies lisses, des vies standard.

C’est le cas. Antoine a vu la femme de sa vie partir avec un animateur de club de vacances alors qu’il touchait du doigt sa quarantaine, ses ados… sont des ados, il est seul, il tourne en rond dans sa vie professionnelle et son appartement s’enlisent dans cette vie grise.

Mélanie, jeune trentenaire qui n’accumule que des salopards ou des plans d’un soir, semble hantée par le désir d’amour, de tendresse et de stabilité.

Et puis, ce qu’il y a de bien dans les histoires de famille, c’est qu’en fouillant un peu, on finit toujours par faire remonter de sacrées histoires. De quoi tenir en haleine jusqu’au dernier mot un lecteur un peu curieux.

Si on rajoute à cela une histoire d’amour, une histoire qui donne envie à Antoine de tourner la page, de reprendre les rennes, on atteint presque l’apothéose.

Le style de De Rosnay reste inchangé. Toujours juste. Toujours sobre. Toujours vrai.

Non, vraiment, si vous tombez nez à nez avec ce bouquin sur les étagères de votre librairie, vous pouvez lui faire confiance. Il sera émouvant, distrayant et palpitant.

Aux éditions Le livre de poche,
376 pages
6.95 euros

Première publication en 2009 aux éditions Héloïse D’Ormesson

Un extrait : «  En quittant la Pitié, je consulte mon téléphone. J’ai un message de ma sœur. Appelle-moi. C’est urgent. Je trouve la voix de Mélanie étrangement calme. Lorsque je la rappelle, je déballe tout en vrac : la mort de Pauline, Margaux, l’horreur, l’absence d’Astrid, les règles de Margaux, le cadavre de Pauline, Patrick et Suzanne, Suzanne habillant le corps de sa fille.

-       Antoine, m’interrompt-elle, écoute-moi.

-       Quoi ? dis-je avec un brin d’impatience.

-       J’ai besoin de te parler. Il faut que tu viennes tout de suite.

-       Je ne peux pas. Je dois retourner au bureau.

-       Il faut vraiment que tu viennes.

-       Pourquoi ? Que se passe-t-il ?

Elle reste silencieuse puis déclare :

-       Je me souviens. Je sais pourquoi j’ai eu cet accident. »

Comments

[Ma cabane à livr]

J'ai beaucoup aimé ce livre aussi et je suis fan de la plume de cette auteure. Belle chronique !