- Avec Foenkinos, il n’est pas écrit que cela se finisse bien -

L'HISTOIRE Il y a parfois des évidences en amour. Comme Alice et Fritz. Ils s’aiment tellement et pourtant… Ils passent leur vie à se séparer. Un DRH olé olé, des parents aux idées préconçues, une femme faussement jalouse, des amis trop attentionnés… La vie semble s’acharner sur eux. Et même s’ils feront leur chemin chacun de leur côté pendant bon nombre d’années, ils ne s’oublient pas. Ils coulent chacun dans les veines de l’autre. Et à chaque fois qu’ils se retrouvent, on aimerait les pousser un peu plus vite dans les bras l’un de l’autre. Mais finalement, il faut accepter d’avoir des destins liés et de faire sa route… en solitaire.

DAVID FOENKINOS, VOUS AVEZ DIT ? Etudiant en lettres à la Sorbonne dans un premier temps, professeur de guitare aux sonorités jazz ensuite, David Foenkinos fait également partie des romanciers nouvelle génération. La délicatesse est son 8ème roman.

TOUT CE QUE J'EN PENSE Ah ! Cela faisait bien longtemps que je ne vous avais pas bassinés avec un Foenkinos. N’est-ce pas ? Et bien me voilà de retour avec Nos séparations.

Autant le dire tout de suite, c’était une pépite. Et si Fritz vit [ses] séparations, j’ai, pour le coup, vécu nos retrouvailles ! Qu’il est si bon de retrouver les mots acerbes, justes et sarcastiques de son auteur préféré.

Tout au long du roman, je n’ai pu m’empêcher de me dire : c’est tellement à côté de la plaque mais en même temps tellement vrai. Elle est bien là la magie Foenkinos : ses romans sont vrais. Les personnages ne sont pas tout lisses, ils pensent comme chacun de nous pense et pas comme le crachat de l’auteur qui a aiguisé sa plume, l’intrigue n’est pas recouverte d’eau de rose et de paillettes…

Parlons-en des protagonistes. L’auteur a le don de toujours créer des hommes hauts en couleur, toujours décalés et presque habités. Fritz, par exemple, décroche un travail peut commun : il écrit les biographies chez Larousse. Il rêve secrètement de vendre des cravates (ne lui demandez pas pourquoi) et d’écrire la biographie de Schopenhauer en 12 volumes.

Et même si c’est une belle histoire de vie et d’Hommes, une romance pleine d’amour et d’émotions, Nos séparations, c’est aussi de belles tranches de rire. On retrouve les phrases magiques de l’auteur, ces petites sucreries dont lui seul a le secret. Et d’ailleurs, je ne dois pas être la seule à prendre des notes pendant la lecture des romans de Foenkinos.

Ce qui fait également du bien avec les bouquins de cet auteur c’est qu’on ne connaît pas la fin par avance. Avec Foenkinos, il n’est pas écrit que cela se finisse bien. Et bah oui, c’est pas une fatalité : une histoire d’amour peut mal finir. Et au final, on s’y retrouve quand même (ça ne nous empêche pas d’ailleurs de réfléchir à ce que l’on attend d’une relation). Pour une fois, le roman ne se termine pas une fois qu’on a trouvé l’amour. Les relations humaines sont bien plus complexes. Tout est question de (mauvais) choix. Le fameux « et si… » et le « pourquoi ?».

On ne s’en lasse pas. Alors vivement que j’ouvre le prochain !

POUR QUI ? Pour tous ceux qui ne se lassent pas (comme moi) de la plume sarcastique de Foenkinos.

C'EST LA PREMIERE PHRASE… « J’ai l’impression que la mort est un regard qui me guette en permanence. »

AU GUIDE MICHELINE

CA PEUT AIDER … 218 pages aux éditions FOLIO

ILS L'ONT LU... « Ca caresse, ça pique, ça fait rire et ça émeut. On est dans la plus jolie tradition française : s’amuser de ce qui serre le cœur. » Bernard Pivot

NOS SEPARATIONS de David Foenkinos

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