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Le bouquin du coin
22 mai 2015

3096 jours de Natascha Kampusch

- Un véritable coup de poing dans nos petites vies tranquilles. -

nataschakampusch

L'HISTOIRE Agée de 10 ans en 1998, Natascha part un matin à l'école toute seule à pied. Une première fois qui tourne au drame puisque, sur le chemin de l'école, elle se fait enlevée par Wolfgang Přiklopil. Pendant 10 ans, elle sera prisonnière d'un cachot dans la cave de son ravisseur. Si elle ne subit pas de sévices sexuels, la petite fille sera tourmentée psychologiquement tout au long de sa détention. Les dernières années, elle sera même sévèrement tabassée à plusieurs reprises. De son enlèvement à sa fuite, elle nous raconte TOUTES ces années d'enfer !


NATASCHA KAMPUSCH, VOUS AVEZ DIT ? Elle indique au dos du roman "Je me sens désormais assez forte pour raconter toute l'histoire de mon enlèvement."


TOUT CE QUE J'EN PENSE On ne va pas se mentir, c'est un livre très dur à lire. Pas tant sur la difficultés des termes employés mais ce livre se révèle être un véritable coup de poing dans nos petites vies tranquilles. Je ne sais plus bien les raisons qui m'ont poussées à ouvrir ce livre. Quoiqu'il en soit, j'ai été littéralement chamboulée par l'histoire de Natascha.

Le début a été très malsain car j'ai été dérangée par ça :

nataschakampusch

Je ne comprenais pas la démarche de Natascha d'inviter ses lecteurs à fouiner dans sa vie alors que tout au long de son histoire, elle n'a cessé de clamer qu'elle aspirait au calme, à la tranquillité et à la liberté. Je décidais de ne pas rentrer dans son jeu et lire son bouquin sans scanner le moindre flash code.

Natascha Kampusch a une histoire familiale déjà très compliquée avant qu'elle ne se fasse enlever. Beaucoup de tensions avec sa mère qui l'a eue sur le tard et un père plutôt absent et vagabond. C'est en lisant ces prémisces que je me suis dit qu'on ne partait pas tous sur les mêmes bases dans la vie. Natascha explique bien qu'à son époque, suite à l'affaire Dutroux et à de multiples enlèvements, viols et meurtres de petites filles, tout le monde craignait les disparitions d'enfant. Le contexte plonge déjà le lecteur dans un climat malsain.

Et pourtant les mots de la jeune femme sont touchants, prenants tant ils sont criants de vérité. On assiste ensuite à cette force d'âme dont elle est dotée et qui lui permettra de tenir toutes ces années, sans jamais cessé de croire que sa famille l'aime (malgré les dires de son ravisseur) et qu'elle s'en sortira. Cette petite fille si fragile, si naïve brutalement plongée dans l'horreur et qui, pourtant, n'a jamais perdu la foi en la liberté et en l'autonomie. Elle croyait en la femme forte qu'elle deviendrait un jour. Pour cela, elle a toujours entretenu ses souvenirs, elle a toujours pensé à sa famille, sa maison, ses souvenirs. Elle s'est ancrée dans une réalité. Demandait toujours la date. Lisait et écrivait beaucoup. Elle n'a jamais rien oublié. Et s'est accrochée.

Natascha n'a jamais été violée. On est même surpris de voir à quel point Wolfgang Přiklopil prend soin de la jeune enfant malgré un déracinement forcé et une mise au cachot. Il lui recrée le décor de sa chambre, il la nourrit, lui offre des occupations (livres, séries, musique...)... D'ailleurs, la jeune femme décrit bien cette relation qu'elle avait avec le ravisseur. Finalement, elle a quitté son domicile familial et pendant qu'elle se construisait petit à petit en tant que femme et qu'elle avait plus que jamais besoin de siens, le ravisseur a été sa figure de référence. Sont seul point d'attache dans la vie. Les années passent et les conditions de vie de Natascha se détériorent. Elle se fait battre et subit de lourdes brimades psychologiques. C'est très dur de lire ces lignes. De voir Natascha se détruire. Etre sous-nourrie. De devoir travailler dans la maison de Priklopil à moitié nue. De faire des travaux durs pour une enfant de son âge. De subir autant d'humiliations. De ne pas connaître les réactions souvent démesurées du ravisseur. A la fin, Natascha a vécu un véritable enfer. Sans sa détermination à devenir une femme autonome, je pense qu'elle aurait pu mourir de ses sévices. Et pourtant, c'est cette relation ambigue qui permettra la jeune femme, au lendemain de ses 18 ans, te tenir sa promesse et de s'enfuir. Pour de bon.

Natasha n'épargne pas le lecteur dans son livre, tout comme elle n'a pas été épargnée. C'est super bouleversant. On se prend une grande claque et, croyez-moi, j'ai lu ce bouquin d'une traite (ou deux) mais jamais le soir avant d'aller me coucher. Je ne sais pas pourquoi j'ai été autant touchée par ce récit atroce. En fait, si, je sais. J'ai vécu un truc pas drôle et marquant la première fois que je suis sortie seule de chez moi. J'avais le même âge que Natascha. Cela s'est mieux fini qu'elle mais je crois que je me suis identifiée (à tort) à son cas. Ca chamboule !

Dans l'épilogue, Natascha Kampusch raconte ses mois et années après sa libération. Elle parle deson désir de normalité alors que plus rien ne sera jamais normal. Pour avoir été marquée au fer petite, je me demande comment elle, a pu y parvenir et s'il est possible d'y parvenir un jour.

C'est un livre très dur dont je parle aujourd'hui, un livre bouleversant qui nous laisse en état de choc. Mais on n'oublie à aucun moment que c'est une histoire vraie et qu'une enfant devenue femme aujourd'hui a vécu ces moments, a vécu ces horreurs... et s'en est sortie !


POUR QUI ?  Pour tout le monde. Ames sensibles s'abstenir.


C'EST LA PREMIERE PHRASE…  « Ma mère alluma une cigarette et en inspira une profonde bouffée. »


AU GUIDE MICHELINE  starsstarsstarsstars

   
CA PEUT AIDER … 316 pages aux éditions le Livre de Poche.

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