LA CUCINA de Lily Prior****

Rosa est une jeune femme que la cuisine anime. Sur un coup de tête, un élan d'inspiration, elle est capable de passer des heures aux fourneaux pour mijoter de bons petits plats.

Elle quitte un jour la ferme familiale pour aller vivre pleinement sa vie dans la ville de Palerme. 25 ans plus tard, on la retrouve bibliothécaire dans la bibliothèque où elle avait commencé comme rangeuse de livres.

Elle fera alors la rencontre troublante de l'Inglese, un étranger venu consulter des manuscrits. Lui, la convoîte. Elle, peu habituée, finit par tomber dans ses filets. S'en suit une grande série de cours de cuisine empreints de sensualité. Au fil des pages, l'intensité monte et les deux tourtereaux ne peuvent plus se passer de leurs ébats sexo-culinaires. Jusqu'au jour où l'Inglese disparaît mystérieusement...

Lily Prior est née à Londres. Elle a puisé son inspiration pour ce roman dans sa passion pour l'Italie.

Si la couverture ne m'a guère inspirée, que le résumé pas forcément enchantée, j'ai été littéralement embarquée par la vie de Rosa Fiore.

Bouleversée par la passion qui l'anime, les choix de sa vie, le sort tragique de ses amours... je me suis envolée à la conquête de l'Italie chaque soir. La plume gourmande de l'auteure nous donne faim dès que Rosa touche à une casserole.

Il m'est souvent arrivé, en refermant ce livre, d'avoir des envies de cuisine. Si,si, je vous jure !  Pour ceux qui craignent un livre de recettes : foncez ! C'est totalement romancé et les épisodes culinaires sont uniquement présents pour nous faire fondre dans le désir brûlant des personnages et nous faire jouir de leurs sentiments.

La trame est bien montée, les surprises ménagées et le lecteur aspiré dans une ambiance Dolce Vita à l'italienne. Le sujet mêlant amour, sexe et gastronomie surprend mais est bien traité. Je vous le conseille vivement !

Un extrait :" Mamma convoqua au salon toute la famille Luigi, Léonardo, Mario, Giuliano, Giuseppe et Salvatore, les siamois Guerra et Pace et son jeune époux Antonio Calabrese. Elle envoya Luigi me chercher, mais je refusai de sortir de la cuisine.

"Elle ne veut pas venir, Mamma, dit Luigi en revenant bredouille au près du petit groupe. Elle dit qu'elle est trop occupée à faire des dolci, de la cassata, des cannoli et de la torta di ricotta"

Sans se démonter, Mamma s'élança dans le couloir, suivie de la procession familiale, et pénétra dans la cuisine.

"Rosa, commença t'elle, ça ne peut pas continuer. Cesse de faire toute cette cucina."

Je ne répondis pas. Dans la journée, je mis mes quelques possessions dans une valise, puis, décrochant du mur la cage de mon perrroquet, Céleste, je quittai Castiglione pour Parlerme.

Grâce à mon malheur, ma famille eut de quoi manger pendant des années. Pendant la guerre, elle fut la seule de la région à ne pas souffrir de la faim alors que régnait la pénurie."

Aux éditions Le livre de poche
282 pages
ISBN 978 2 253 12195 4